La Nef des fous (Brant)

Le bibliomane (Bëchernarr) dans une édition strasbourgeoise de 1510.

La Nef des fous (Das Narrenschiff) est un ouvrage allemand écrit par le clerc strasbourgeois Sébastien Brant à la fin du XVe siècle.

Publié par Johann Bergmann d'Olpe, pendant le carnaval à Bâle, le 11 février 1494, ce récit versifié, comprenant 112 chapitres, recense divers types de folie, brossant le tableau de la condition humaine, sur un ton satirique et moralisateur. Il mélange l'ironie et le sermon, le rigorisme et l'humour et est à la fois inspiré par l'esprit de la Réforme et par la littérature populaire, de colportage, avec ses proverbes dialectaux.

L'esprit de l'œuvre est pessimiste ; l'auteur ne croit pas que les hommes puissent s'amender, mais il ne peut s'empêcher de s'indigner, de protester. Il ne cherche même pas à corriger les travers qu'il dénonce, sans vouloir faire de concession en nuançant entre les péchés véniels et ceux mortels. Tous mènent également à la perte.

Il sait que le bateau va, simplement, vers son naufrage. Cette métaphore, thème principal du livre, disparait d'ailleurs bien vite, au profit d'une énumération, elle-même non exempte de redites.

Les quelque 7 000 vers sont courts. Les portraits (plus d’une centaine) ne ménagent personne, sans nommer non plus personne de trop puissant et de vivant à l’époque de l’auteur. Les références académiques sont nombreuses dans ce texte de lettré ; Brant était docteur utriusque, «dans l'un et l'autre droit» (droit civil et droit canon), et a des notions poussées de rhétorique.


© MMXXIII Rich X Search. We shall prevail. All rights reserved. Rich X Search